La dépression
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Dépression. Ce mot qui veut en dire beaucoup, mais que trop de gens prennent pour un synonyme de folie.
Moi, en premier. Je me disais qu’une personne qui est saine d’esprit, avec un bon travail et une bonne famille, ne pouvait jamais avoir une dépression. Comme si c’était une maladie vénéneuse.
Mais en fait, personne n’est à l’abris. Même pas moi.
En 2018, j’ai commencer à ne plus être moi-même. Mon fils de 18 mois me tapait royalement sur les nerfs. Pourtant, c’est l’une des personnes que j’aime le plus sur la terre. Ce petit être que j’aime tant, arrivait tôt le matin à la garderie, repartait tard le soir, cinq jours semaines, parce que je ne voulais pas être avec lui. Dans ce temps-là, je croyais que c’était le travaille qui pesait lourd sur mes épaules, mais je m’en foutais. Je pensais qu’à mon salaire.
Ensuite, il est arrivé un autre homme, un gars que j’ai connu à 18 ans, je savais très bien qu’il m’aimait. Alors j’ai commencer a lui parler, au début, c’était seulement amical.
Plus les mois avançait, plus je lui faisais croire des choses du genre que j’avais laisser mon chum, que je m’étais acheter une sorte de voiture ou même que j’avais déménagé.
Je m’inventais une autre vie parce que dans ma vie réelle je n’était pas bien.
Et puis le jour est venu où j’ai commencer à parler de sexualité avec lui. On parlait de ce qu'on aimait. Nous nous sommes jamais envoyé de photo ou de vidéo! Nous nous sommes jamais vues non plus. Les discussions ont durées 2-3 mois.
Ce type d’agissements n’est pas la miens, on aurait dit que j’étais devenue une autre personne, comme si mon cerveau s’était dit : Tu vas pas bien ma grande, mais inquiète toi pas, on va faire en sorte que tu sois faussement heureuse.
Un jour, mon conjoint est tombé sur LA conversation qu’il ne devait pas voir. Cette journée là, j'étais au travail. J’ai inventé une excuse bidon pour partir du travail. Je ne vous cacherai pas qu’on s’est chicané devant notre fils. Il pleurait. Nous on criait. C’était triste à voir, mais quand tu es dedans tu ne vois rien de tout ça.
J’étais devenue une personne méchante, froide, je ne me nourrissais plus, je dormais beaucoup, même trop.
Un jour, j’ai pris mon courage à deux main et j’ai téléphoné à mon médecin de famille en disant que je n’allais pas trop bien.
En entrant dans son bureau, je me suis mise à pleurer, moi qui croyait être fatiguée ou être enceinte. Ce n'était visiblement pas ça. Elle m’a dit : Tu fais une dépression.
Je n’ai pas voulue la croire sur le moment. Je lui ai dit que je n’étais pas folle. Mon medecin m’a rassuré en me disant que ce n’est que des connexions dans mon cerveau qui ne se font plus. Comme une lumière brûlée, si ont veut qu’elle éclaire la maison, nous devons la changer. Et bien pour mon cerveau, ça prit plus qu’un simple électricien. J'étais sous médicaments durant 6 mois. Les premières semaines je faisais des crises pour rien. Je chialait toujours après mon amoureux. Pour ce qui est de mon fils, c'était redevenue correct. Je m’étais promise de ne pas être une maman-crotte pour lui!
Ça été dure, très dure. Durant ce 6 mois là, je me suis rendue compte que je ne parlais pas de la perte de mon bébé. C’est ce qu’il me fallait pour guérir, alors je me suis mise a en parler à qui voulait m’entendre. Et vous savez quoi? Énormément de femmes vivent la même situation, mais en silence!
Il faut en parler même si ça peut déranger les autres, on s’en balance! Parle! C’est le moyen le plus efficace de se faire du bien!
Aujourd’hui, je ne me gêne plus de le dire quand ça ne va pas, je ne me gêne pas de rester à la maison quand ça ne me tente pas je me respecte!
Et rassurez-vous, je suis encore avec mon conjoint aujourd'hui, il a pardonné mes gestes. Nous avons maintenant une petite fille qui s’est ajoutée à notre famille, nous continuons d’être fou amoureux.